Le journal d'Adeliandre
Vous n'avez pas le droit de répondre
09:49:39 15/04/2010
[Avant-propos : Ce premier post est issu de précédents textes remaniés et/ou mis à jour, mais globalement inconnus pour la plupart d'entre vous. Si vous êtes curieux, voici la bio initiale, que je ne continuerais plus Biographie Varouschkä.]

[font=century gothic]Chapitre 1 : Le sable

Triste. Elle était triste. Depuis plusieurs jours, le temps s'était arrêté dans son coeur et elle errait silencieusement dans le monde des Douze. Elle se sentait s'évaporer lentement, ses émotions ses sentiments, happés par la haine. Dévorée, mais vaincue, elle se mutait en un être incroyable. Vie. Question de survie. Son âme gardait ses couleurs mais elle ne voyait plus que le monde en gris, sa respiration ressemblait plutôt à une plainte. Gouffre. La flèche du doute avait fendu son coeur en deux, son poison s'était dispersé, rongeant la poitrine...à coeur de souffle s'insuffle dans ses veines, s'installe, s'étale, substitue, mutile, s'enlise, s'enfuit... Ronces. Elles enveloppaient son buste et la maintenaient, ne laissant rien échapper. Marbre. De chair sang à brute de pierre, ce corps futile devint chimère, l'âme arrachée dans son écrin, enfin protégée ne sortirait sans doute plus jamais. Sable. Un gisement magique, d'une force maléfique, le sable s'écoulait et recouvrait la statue, protecteur des âmes perdues, étrangleur attentionné. Destin. Inévitable faucheur de sa route, il lui fit face et la délesta de sa vie...à coeur de souffle brûle son âme, enivre, inhibe, embrase, détruit, s'enfuit... Silence.

La Lune caressa les épaules de marbre de la statue et lui vola quelques larmes de cristal. Le vent s'invita et rentra par ses narines, puis se blottit dans son cou gelé. Le temps se prélassait aux creux de ses mains, arrachant au passage, quelques mèches de cheveux d'argent qui étaient restées intactes. Le soleil se délectait du spectacle, mais s'en alla, rapidement ennuyé. A coeur de souffle, abîme de douleurs, s'endort, se meurt, s'éteint, s'enfuit...Souffrance.


6 mois. Voilà 6 mois que ce rêve persistant ne s'était plus manifesté.

De l'eau. Sensation d'étouffement. Tremblotante, elle prit le pichet et but directement. Elle se leva et se tint droite devant son miroir. Elle lui ressemblait tellement. Le carnet retrouvé il y a 9 ans contenait des photos abîmées d'elle, femme à la chevelure d'argent, yeux ébènes. Elle prit place devant une table, ouvrit le carnet et sortit une plume :

" Jeudi 15 Aperirel.

Ca recommence.
"

Elle ferma le carnet et regarda par la fenêtre. Si Harald était là, il aurait pu voir Iris à travers son enfant. Mais il n'y avait plus personne... [/font]


[à venir et comme j'ai l'habitude de le faire, épisodes en musique]
[font=century gothic] " Quand l'appétit va tout va." Citation d'un philosophe à rayures. [/font]