Une histoire de plus.
Vous n'avez pas le droit de répondre
21:46:34 14/12/2012


Nom : Valandir
Prénom : Ezlean
Âge : S'il se souvient bien, 34 ans, mais physiquement il a l'air d'un jeune homme de la vingtaine,
Profession : Paysan
Déesse : Féca
Famille : Son père adoptif était en charge de lui.

Particularités : Malgré son âge, le temps n'a laissé aucune trace visible de son passage. Le plus surprenant est visible sur son corps, aucune marque quelle qu'elle soit :cicatrice, blessure ou encore égratignure. De surcroît, dans les cas les plus rares ou la colère s'empare de lui, ses yeux ont tendance à devenir écarlate pour une raison inconnue.

Description physique : Ezlean à un corps svelte, une musculature que l'on peut qualifier de sec et il fait un bon mètre soixante-quinze. Ces conditions réunies semblent lui donner un physique harmonieux. Sa corpulence plutôt mince fait qu'il est souvent vu comme une personne fragile voir même inoffensive, ne lui en déplaise lorsqu'on en vient à le sous-estimer et que la surprise fait son effet.
Le Féca n'est ni vraiment beau ni vraiment moche, mais ce qui fait son charme est son petit côté efféminé. Il possède un nez court, fin qui nous amène à une bouche délicate mais tout de même simple. Ses oreilles sont juste longues et pointues et ses yeux d'un bleu clair qui pourrait éventuellement indiquer un calme et une paix intérieure. En outre, sa peau lactée est sans défauts, sans tâches, malgré les quelques rougeurs passagères qui peuvent apparaître quand il se met au soleil un peu trop longtemps. Ses traits sont fins et réguliers et paraissent avoir été dessinés. Quant à sa chevelure flamboyante, relativement lisse mais qui a tendance à faire des siennes, il passe la plupart de son temps à les attacher en une haute queue de cheval.
Enfin, Ezlean a un style vestimentaire des plus simples : des mitaines et des bottes des plus communes, un pantalon rapiécé et une tunique en lin surplombée d'une veste, ainsi qu'un petit plastron lui protégeant le poitrail gauche.

Description psychologique : Le jeune homme est bon vivant, calme et réfléchit. Son credo : Réfléchir avant d’agir, il ne laissera jamais l'instinct prendre le dessus sur la réflexion, ou du moins, l’occasion ne s’est jamais présenté. Sa vie passée a rendu cet homme distant à toutes règles sociales du fait de son manque de contact avec autrui, ne soyez donc pas offensé par son manque de tact ni par son inconvenance. C'est tout simplement qu'Ezlean ne s'encombre pas avec les conventions, et, malgré son côté abrupte, n'allez pas croire qu'il est idiot. L'éducation procuré par son père lui a permis d'être assez cultivé et d'avoir une idée globale du monde. De plus, s'il le pouvait, il dévorerait le savoir de celui-ci.

Résumé de son histoire :

« - N'ayez pas peur, prenez place à cette table et buvons une chope tous les deux.
J'ai été surpris de recevoir une invitation de votre part en ces lieux. Je ne pensais pas que quelqu'un comme vous pouvait porter un quelconque intérêt à mon histoire, ou du moins quelque chose qui s'en rapproche. De plus, je n'aime pas vraiment parler de moi. Mon passé est aussi banal que celui d'un autre: avec ses moments sombres ou heureux. Des rencontres, des démêlés, des déceptions … Comment ça, je tourne autour du pot? Soit, soit, mais je pense que vous devriez réfléchir encore un instant car ma vie passée est dénuée de tout intérêt. Bon je vois, vous ne démordez pas, alors, voici mon histoire.»


Ezlean

« -Aussi loin que je m'en souvienne, j'ai passé mon enfance dans un orphelinat. La vie y était sympathique et cette vie d'ignorance, à ne rien connaître du monde extérieur permettait aux enfants de vivre des jours paisibles. Je ne me souviens point de mes parents. A l'orphelinat on m'a dit qu'ils m'avaient abandonné lorsque je n'étais encore que dans la première année de ma vie. Je devais être un enfant non désiré sans aucun doute. Tout ça pour vous dire, que j'étais un enfant comme tous les autres. J'avais des amis, bien que je ne me souvienne ni de leur visage ni de leur nom car cela date depuis le temps, et l'orphelinat mettait beaucoup du sien pour nous donner une vie que l'on pourrait qualifier de confortable. Vous voyez, rien de palpitant n'est-ce pas? D'accord, je continue.

De ce que je me rappelle, un homme qui est devenu mon père par la suite, est venu me prendre lorsque j'avais dix ans à peu près. Il était grand, calme et inspirait la bonté. Bien que son visage était beau, je me souviens qu'il était parsemé de cicatrices anciennes et ses yeux en disait long sur les différentes épreuves qu'il avait traversé tout au long de sa vie. Aussi, il portait une odeur qui, lorsque j'ai l'occasion de l'humer, me rend nostalgique. Celle-ci mêlait celle de la terre et du soleil, comme si le travail dans les champs s'était imprégné sur sa peau. C'était aussi un Féca et c'est d'ailleurs lui qui m'a fait choisir cette voie. Nous habitions une maison très modeste en Amakna, non loin de la forêt Abraknyde. Il était très doué au combat et cet endroit était son lieu de prédilection lorsqu'il avait besoin de passer ses nerfs. Ahlala, je n'étais pas plus haut qu'une table et je peux vous dire que, lorsque l'on voyait une personne comme lui fendre ces bestioles, dans des bruits assourdissants de craquement de bois rien qu'avec un bâton, cela marque l'esprit à vie. Je vous passe la partie où nous coulions une vie paisible et heureuse, ou j'ai pu apprendre à me battre avec presque autant d'habileté que lui, ou encore ou nous avions dû passer des journées harassantes au soleil à couper nos champs ensemble, et qu'enfin, nous puissions profiter le soir d'un moment tranquille au coin du feu. Nous étions une petite famille, mais c'était les meilleurs moments de ma vie. Simple mais agréable à la fois.

Cet homme s'appelait Celestian et il aimait une femme qu'il surnommait « Follette », mais dont il fut séparé pour des raisons obscures. Il m'en parlait peu, mais à chaque fois que nous abordions le sujet, je pouvais voir dans ses yeux une peine infiniment profonde et mélancolique. Son amour perdu l'affectait énormément. Était-elle morte? Je ne pense pas. Je sentais qu'il espérait toujours la revoir un jour ou l'autre débarquant de nul part, mais je savais qu'au fond de lui, il s'était résigné. Dans son chagrin je pouvais percevoir aussi le regret. Tard le soir, alors qu'il devait penser que je dormais, je le surprenais à se maudire et parfois même à pleurer, alors qu'il était assis là, devant les flammes virevoltantes de la cheminée. Je pense que, si sa femme n'est plus là, c'est sans aucun doute entièrement de sa faute. Comment peut-il en être autrement en l'ayant vu autant pester contre lui même ?
J'imagine que c'est à cause ou grâce à cela qu'il était venu me prendre à l'orphelinat, pour compenser ce manque ou peut-être même dans l'espoir de l'oublier. Pourquoi moi et pas un autre? Tout simplement un coup du sort, car j'imagine que n'importe qui aurait fait l'affaire. Cependant, n'allez pas croire que je le méprise pour ce choix. Grâce à lui j'ai pu vivre une jeunesse formidable. Mais comme on dit, toute bonne chose a une fin... »


Une page se tourne.

« - Plus les mois... non même les jours qui passèrent; et plus j'observais son déclin ainsi que celle de notre vie, dans l'amour familial d'un père et de son fils. Au fil du temps, il avait succombé à la folie, ne me prêtait plus guère attention et même, ne se nourrissait plus. Il semblait qu'il était retombé à l'état d'enfant et je me devais chaque jour m'occuper de lui. A l'époque j'étais presque un adulte mais je n'étais pas encore prêt à me confronter à ce genre de chose. Vous savez, voir la personne en qui vous portiez un idéal, une fierté sans limite et que vous songiez indestructible, dans cet état... on voit le monde autour de nous s'écrouler sous nos pas. Je pense que j'avais vingt ans quand j'ai voulu mettre fin à tout cela. Voir un terme à la vie de mon père qui n'était plus que l'ombre de lui même. Dès lors, un soir comme tous les autres, où il était encore posé sur sa saloperie de chaise devant le feu à marmonner des inepties sans aucun sens, j'ai pris son bâton. Pas une seule seconde je n'ai hésité. L'arme levée au dessus de sa tête s'est abattue sur celle-ci et ainsi, son crâne, dans un bruit sourd et répugnant de l'os qui se craquelle, a eu raison de lui. Son corps mort s'est effondré lourdement contre le plancher et son sang a commencé à couler, doucement mais sûrement, entre les multitudes de creux incrusté dans le bois.
Tuer pour la première fois est vraiment une sensation étrange. On ressent dans tous ses membres le choc contre l'os et même de la chair qui se déchire. Je sais que je n'oublierai jamais ce moment. Sa mort fut foudroyante et j'imagine que c'était la meilleure chose à faire. A voir votre regard, vous pensez que mon acte n'était que pur barbarisme, n'est-ce pas? Vous vous leurrez totalement. Mon acte était la dernière preuve d'amour que je pouvais offrir à mon pauvre père. Je l'ai libéré de ses longues années de tourment. N'était-ce pas là un geste de bienfaisance, un sacrifice que j'ai dû faire en me souillant les mains pour lui faire grâce? Je me fiche que vous compreniez ou non mon choix. Les faits sont là et on ne peut plus revenir en arrière... évidemment, je ne l'ai compris que trop tard. 

Malgré que mon père gisait encore au sol et que nous étions au beau milieu de la nuit, je suis tout simplement aller m'étendre une dernière fois sur mon lit. La fatigue était bien là et je me doutais que, bien que j'avais pu rester impassible face à ce meurtre, je restais tout de même sous un état de choc. Le lendemain, m'étais-je dis, j'irai l'enterrer comme il se doit et je m'en irai loin de ce lieu. Seulement le matin, le corps n'était plus là. Seul le sang qui avait séché était toujours là et également un parchemin déposé sur la chaise où il était assis.
Je ne peux guère vous dire ce qui m'est passé par la tête, lorsque j'ai pris ce morceau de papier et que j'ai pu en lire son contenu. Je sais seulement que sur cette feuille y était dessinée avec le sang de mon père, un œil rouge avec une larme et ces quelques mots : « Nous avons tout vu. ». Un frisson m'avait parcouru l'échine à ce moment précis et une vive émotion s'était emparée de moi, me faisant sombrer dans la panique. Ni une, ni deux, je m'en étais retourné dans ma chambre pour aller prendre mes affaires et ainsi m'enfuir de ce traquenard. Soudain, dans cette pièce où la lumière peinait à percer la pénombre, je vis l'ombre d'un homme encapuchonné, assis sur ma couche et qui me fixait d'un air inquisiteur. Pas la peine de vous préciser que j'étais abasourdi à tel point que j'étais comme paralysé. Un autre frisson plus intense a parcouru mon dos et mon cœur battait à tout rompre au moment où l'inconnu s'était levé, pour m'interroger sur le fait que je pouvais regretter mon acte. Je ne sais pas comment vous auriez réagis dans cette situation, mais je n'ai pas bafouillé pour répondre sèchement un « non ». Après lui avoir rétorqué, j'ai pu apercevoir un sourire narquois, tandis que sa capuche dissimulait son visage par son ombrage. D'une voix plus enjouée, il me demanda si je souhaitais une nouvelle vie et laisser celle-ci derrière moi. J'ai hoché la tête en avant pour lui répondre et il reprit avec une dernière question: «Serais-tu prêt à délaisser tes souvenirs, abandonner la compassion et sacrifier ton cœur ? Si tu le fais, non seulement je t'offrirai la force de surpasser bon nombre de tes ennemis mais également toutes les frustrations de ce monde. Tout ce qui est amour, affection et amitié... Ces sentiments inutiles et vils, qui t'ont trahis et affligés. Laisse moi t'en débarrasser.»
Tandis que je distinguais dans sa voix un côté vicieux et malveillant, je ne pouvais croire qu'il y avait pire situation que la mienne à cet instant, et que, si j'acceptais sa proposition, ça ne pouvait qu'aller en s'améliorant. Par contre, j'aurai du réfléchir à deux fois avant d’acquiescer. Je n'avais pas réalisé le vrai sens de cette question et, sans attendre, je me souviens très clairement de ses derniers dires, alors qu'il s'approchait pas à pas, la main levé vers moi: « Le contrat est établis. Bienvenue parmi nous.» Juste après ces quelques mots, je ne sais pas par quelle magie, j'ai soudainement sombré dans une torpeur foudroyante.»


Une nouvelle vie.

« -Il y a beaucoup de choses que je ne peux vous dire, non pas parce que je ne peux pas, mais parce que je ne sais pas. Après mon réveil, j'étais dans un lieu qui m'était totalement inconnu à l'époque. Ce lieu existe toujours à l'heure actuelle et c'est le siège d'une confrérie... de ma confrérie. Je ne peux vous divulguer son nom, ni l'endroit, mais souvenez-vous : Évitez d'être aperçu par l’œil déchiré, représenté par le même dessin que j'ai retrouvé. Soit il est là pour vous prendre avec lui, soit pour s'en prendre à votre vie. J'ai été torturé et humilié pendant plusieurs jours... voir peut-être des mois. J'en ai perdu la notion du temps lorsque j'étais attaché a un chevalet. Pourquoi m'ont-ils fait ça vous me demandez? C'est assez compliqué. Toutefois je vais vous expliquer et je ne l'expliquerai qu'une fois. Nous tous qui sommes dans cette confrérie, bien que nous soyons moins d'une dizaine, sommes sous les ordres du Récolteur, surnom que l'on donne à l'homme qui est venu nous chercher. Nous ne connaissons ni son identité, ni son visage et moins encore la finalité de ses actions. Il nous a comment dire … lié à son être pour qu'ainsi on puisse profiter de sa force. J'ai maintenant de meilleur réflexe, une capacité à régénérer mes blessures que je qualifierai de monstrueuse et il paraîtrait même que ma force pourrait augmenter sensiblement, si j'étais poussé dans mes derniers retranchement.

Il y a un mais, cela est un don et une malédiction, c'est le revers de la pièce. En scellant le contrat avec le Récolteur, Je ne... nous ne pouvons nous lier d'amitié, ni aimer qui que ce soit. Car nous avons décidé de renier le souvenir de ces sentiments, d'enterrer notre cœur. Sachant que nous sommes liés à lui, il connaît la moindre de nos actions, même en ce moment alors que je suis entrain de vous conter mon histoire. Étrangement, nous pouvons passer outre cette règle, et c'est là que ce trouve la perversité de la chose. Lorsque nous ne respectons pas cet accord, qui est de ne pas se rapprocher de quelqu'un, un contrat nous est envoyé. Sur celui-ci ? une personne que nous ne connaissons pas. Cela peut-être une femme, un vieillard, voir même un enfant... et nous devons mettre fin à sa vie. Qu'importe les échecs, même si la personne en question pourrait être le général d'une armée,un mendiant, votre enfant, ou même vous... nous devons mettre un terme à sa vie, au péril de la notre. Tant que nous entretenons une relation avec la personne qui nous est proche, les contrats tomberont indéfiniment, les uns après les autres. Malgré tout, si nous refusons d'accomplir les contrats mais que nous continuons tout de même d'affectionner quelqu'un et de la côtoyer ; le Récolteur viendra pour prendre la vie de la personne qui nous est chère. Il nous a toujours dit qu'il n'y avait ni bien, ni mal. On doit faire nos choix et en assumer les conséquences. Le plastron que je porte à ma poitrine gauche est là pour me rappeler que mon cœur doit rester enfermer si je ne veux pas le regretter.
Hum ?J'attendais cette question … Pourquoi ne pas se révolter contre lui et lui faire payer pour le mal qu'il engendre?
C'est simple. Je vous ai parlé de torture tout à l'heure, n'est-ce pas? Cette méthode est fabuleuse car elle permet de crée en nous un formidable réservoir de haine. La malédiction est que, étant maintenant une part de lui, plus nous voulons nous en prendre à sa vie, donc plus nous l’exécrons, et plus une douleur se fait ressentir en notre fort intérieur. Un mal si vif que parfois j'ai l'impression qu'elle déchire mon âme, comme si mon corps était transpercé de toute part. A tel point que certain d'entre-nous ont trépassé, ne pouvant faire face à la douleur. Pour ma part, il m'est déjà arrivé de perdre conscience quand la souffrance m'était insupportable. Enfin de compte, soit on meurt, soit notre animosité à l'égard de cet homme retombe et nous perdons la raison de cette haine.
J'ai longuement réfléchis, et j'en suis venu au fait que, la seule manière pour qu'il puisse disparaître serait qu'il soit tué par accident, ou de nature extérieure à la confrérie, ou encore par des mercenaire. Pour ce dernier point, ne connaissant même pas son identité, il n'y a aucun moyen d'y parvenir.

Enfin... seul le temps nous le dira. Pour l'heure, j'ai trop parlé et je ne peux passer plus de temps avec vous, vous devez vous douter du pourquoi. Je pense que nous nous reverrons, mais nous devrons garder nos distances à l'avenir. Ne songez pas à vouloir mettre votre nez dans mes affaires, même si vous songez à m'aider. Cela ne pourra que faire empirer les choses.
En tout cas, merci pour la bière. Je vous laisse payer.»




Seul le fou a toujours appris de ses propres erreurs, j'ai choisis d'apprendre du malheurs des autres.

Pain is obligatory, suffering is a choice.