Mes premiers pas sur Dofus remontent en 2005-2006. À l’époque, âgé de 9-10 ans, je regarde ma sœur, par-dessus son épaule, évoluer sur ce jeu qui m’a immédiatement intéressé par ses couleurs, ses graphismes, et son concept de progression d’un personnage dans un univers où un grand nombre de personnes combattent simultanément des monstres de toute sorte. Ah ! L’époque où il est légion de combattre un groupe de Bouftous ou de Milirats d’Égoutant avec 8 personnages de niveau 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, et où les personnages de niveau 30 et plus suscitent le respect. L’époque aussi des combats PvP juste au-dessus du zaap d’Astrub avec des personnages de niveau 80-100 qui sont élevés au rang de légendes.

Bref, si mes souvenirs sont bons, je crois bien que mon tout premier personnage a été un Osamodas, c’est-à-dire la classe ultime. J’ai tout de suite adoré le concept de pouvoir me planquer derrière des petites créatures qui combattent à ma place. Mais l’être névrosé que je suis a trop souvent accordé une importance cruciale à des détails me faisant recommencer des personnages de manière continuelle : un coup, je n’aime plus les couleurs de mon personnage (et à l’époque, on ne peut pas les changer) ; un autre coup, je n’aime plus son pseudo (même chose) ; encore un autre coup, j’estime nécessaire d’avoir plusieurs personnages pour monter tous les métiers (on ne peut en avoir que trois à ce moment-là), … C’est ainsi que, sur le même compte, je me suis retrouvé avec presque constamment cinq personnages que je supprime à chaque fois pour en recréer. En écrivant ceci, je me souviens à quel point les personnages avaient une allure qui claquait sur Dofus 1, il était assez facile de choisir des couleurs qui s’accordaient et d’avoir des équipements qui se mariaient bien. Je me souviens aussi à quel point un personnage pouvait presque instantanément susciter l’admiration lorsqu’une classe de personnage portait des équipements qu’on n’avait pas l’habitude de lui attribuer, comme par exemple une panoplie Aerdala ou un Casque de la Dragueuse et une cape Brouteuse sur un Osamodas (aucun sort air ou terre à part Fouet à l’époque), sans oublier le petit Bwak d'Air ou de Terre qui faisait tout son effet.

Avant d’arriver sur Kuri qui n’est pas encore ouvert, j’ai créé des personnages sur différents serveurs, le premier étant Brumaire. Jeune et déjà une âme de leader autoritaire et charismatique, j’ai choisi d’arborer des pseudos avec le préfixe « King », ce qui a pu donner King-Water, un Osamodas aux vêtements bleus, King-Flower, un Sadida au slip vert, King-Electricity, un Écaflip à l’ensemble jaune, … Mon tout premier personnage abonné est cependant un Écaflip qui porte le nom de Kriffer, je crois, créé cette fois-ci sur Kuri qui vient à peine d’ouvrir. Je me souviens avoir été jusqu’au niveau 35 en portant toujours une panoplie du Boune. Tout cela pour arriver jusqu’au fameux King-Blood, un Osamodas rouge et noir, mon premier « vrai » personnage, celui sur lequel je suis resté le plus longtemps (avant de créer Aitvaras).

Nous sommes en 2008, Saga of Ryzom n’a pas encore le bonheur de m’accueillir. Je joue la plupart du temps avec un ami rencontré en jeu, Erfdoula, un Sram aux couleurs immondes, ma cousine, Platinium, une Sadidette qui a d’ailleurs candidaté une fois dans SoR, et ma sœur, Smooth-Criminal, une Osamodette à la peau rouge, qui est elle aussi passée par la guilde pendant un plus long moment que ma cousine. Un jour, ma cousine a l’immense bonheur de droper une guildalogemme (super rare à ce moment-là), nous décidons alors avec elle et ma sœur de créer notre première guilde, Pump It Up, au blason verdoyant. Inutile de vous dire que ça n’a pas très bien marché, inexpérimentés et surtout niveau 50 que nous sommes… Mes ambitions sont devenues un peu plus grandes en termes de guilde, je décide alors de candidater dans La Milice Écarlate, une des rares guildes RP de Dofus. Ma candidature est acceptée, je suis heureux de côtoyer des joueurs expérimentés, mais je ne m’investis malheureusement pas assez dans la guilde et sur son forum pour être accepté.



Entre-temps, me voilà sur le forum officiel de Dofus pour ouvrir un sujet assez particulier dans la sous-section Osamodas : je me suis pris d’affection pour les classes atypiques, ces personnages qui jouent dans un élément qui ne leur est pas du tout prédestiné. « L’Osamodas Air » deviendra des années après un sujet unique. La première personne à m’avoir répondu n’est autre qu’un certain… Kelbor, plus connu sous le nom de Lonewolf. Celui-ci m’apprend à construire un assemblage d’équipements, à répartir de manière stratégique des points de caractéristiques, à forgemager une arme aux dégâts neutre, … Ce moment marque un réel tournant dans ma carrière de joueur, je m’intéresse de plus en plus au jeu et à ses mécanismes. Lonewolf accepte généreusement de forgemager gratuitement mon marteau Kaiser (les forgemages sont plutôt rares aussi à l’époque) fraîchement fabriqué par lui-même. Voici alors King-Blood, jeune Osamodas air 1/2 CC sur le Kaiser. Ça dépote !

« Je suis à la recherche d’une guilde », lui dis-je. Lonewolf me transmet le lien vers l’ancien forum de Saga of Ryzom. Je lis presque tout ce qui est à ma portée : règlement, guide de candidature, anciennes candidatures, … J’adore leur humour, je crois avoir trouvé la guilde idéale. Je rédige ma petite candidature avec son RP dégueulasse et la poste. Elle est acceptée, puis deux semaines plus tard, me voilà intégré. J’entre assez vite dans le moule ryzomien.

Et quelle guilde ! Je me souviens de ce donjon Koulosse, avec Legion-Tak, Kanyne, Smooth-Criminal, Artkenciel, Bellatriix, commencé à 22h00 et terminé à 06h00 du matin parce que – entre autres, il y a bien évidemment de nombreuses raisons ! – je n’arrêtais pas de me faire agresser par les Bouftous des Cavernes. Je me souviens de ces heures passées sur Skype avec Lonewolf, Zaynna, Selkis, Ima-Gine, … alors qu’il s’agissait seulement de faire un donjon à l’origine. Je me souviens des soirées à faire des conneries avec Seewesen/Shayatin et tous les autres branquignols. Je me souviens des blagues de merde d’Ivremort (et pas que les siennes…). Je me souviens aussi du jour où les fondateurs d’Uprising sont partis et du moral en berne de la guilde, même s’il ne s’agit que d’un jeu. Je me souviens de l’arrivée des « Quatre A », Ashiu, Alcyona, Ame-Joe, Asalie (bon y’a eu Mamy-Solo aussi mais son pseudo ne commence pas par « A »…), et de la relance du recrutement en 2016 après la vague de départs. Je me souviens avoir ressenti de vraies émotions à l’égard de tous ces événements alors que je n’ai jamais rencontré en vrai les membres de la guilde, et c’est ça qui est beau !